Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/15

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leure méthode d’enseignement de la lecture et de l’écriture, il faut s’arrêter, avant tout, aux bases théoriques, établies sur les raisonnements précédents et dont les conditions communes donnent à l’une ou à l’autre méthode le droit réel de se dire satisfaisante au point de vue pédagogique.

« Voici ces conditions : La méthode choisie doit, 1o développer les forces intellectuelles de l’enfant, afin qu’il apprenne à lire et à écrire en même temps que se développe et se fortifie sa pensée ; 2o introduire dans l’enseignement l’intérêt personnel de l’enfant, qui doit être stimulé par l’attrait et non par la contrainte ; 3o offrir un procédé d’enseignement par soi-même, qui excite, soutienne et dirige le travail de l’enfant ; 4o se baser sur les impressions de l’ouïe, comme sens principal pour l’étude de la langue ; 5o unir l’analyse à la synthèse, en commençant par la décomposition d’un tout complexe en parties simples et passant ensuite à la réunion des parties simples en tout complexe[1]. »

Ainsi, voilà sur quoi doit se baser la méthode d’enseignement. Je ferai observer, non par contradiction mais pour la simplicité et la clarté, que les deux dernières propositions sont tout à fait inutiles, car sans l’union de l’analyse et de la synthèse

  1. L’École et la famille, 1871, tome II (article « La langue maternelle comme objet d’étude », page 35), par N. Bounakov.