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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/19

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eux jusqu’aux moindres détails, que les parties de ce que nous appelons l’âme ou l’essence de l’homme sont analysées par eux, divisées, et, tout cela si solidement qu’on peut, sans erreur, édifier la science pédagogique sur cette connaissance. Cette fantaisie est si étrange que je ne crois plus nécessaire de la discuter, d’autant plus que je l’ai fait dans mes précédents articles pédagogiques. Je dirai seulement que les raisonnements philosophiques que les pédagogues de cette école mettent à la base de leur théorie, non seulement ne sont pas absolument justes et n’ont rien de commun avec la philosophie réelle, mais n’ont aucune explication claire, nette, sur laquelle la majorité des pédagogues soit d’accord.

Mais la théorie elle-même des pédagogues de la nouvelle école, bien qu’appuyée maladroitement sur la philosophie, recèle peut-être quelques qualités ? Examinons donc en quoi elle consiste.

M. Bounakov dit[1] :

« Il faut communiquer à ces petits sauvages (c’est-à-dire aux élèves) les principes essentiels de l’enseignement scolaire et faire pénétrer dans leur conscience les idées premières qu’ils rencontreront dès les premières leçons de dessin, de lecture, d’écriture et de tout enseignement élémentaire, comme par exemple : la droite et la gauche,

  1. L’École et la famille, p. 18.