Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs chemises qu’elles déposèrent sur le bord et sautèrent dans l’eau.

Une grande couleuvre sortit de l’eau et se glissa dans la chemise de Mascha. Les petites filles sortirent de l’eau, prirent leurs chemises et coururent chez elles. Quand Mascha voulut prendre sa chemise, elle s’aperçut qu’une couleuvre y était blottie. Elle voulut la chasser avec un bâton, mais la couleuvre leva la tête et lui dit d’une voix humaine :

— Mascha, Mascha, promets-moi de m’épouser ?

Mascha se mit à pleurer et répondit :

— Rends-moi ma chemise et je ferai tout ce que tu voudras.

— M’épouseras-tu ?

— Oui ! répondit la petite fille.

La couleuvre s’échappa de la chemise et rentra dans l’eau. Mascha prit sa chemise et courut à la maison. Là, elle dit à sa mère :

— Petite mère ! une couleuvre s’est posée sur ma chemise et m’a dit : « Épouse-moi, autrement je ne te rendrai pas ta chemise. » Et j’ai promis.

La mère sourit et lui dit :

— Tu as rêvé !

La semaine suivante, une bande de couleuvres rampèrent sur la maison de Mascha. La petite fille, en les voyant, eut peur et dit à sa mère :

— Petite mère ! voilà les couleuvres qui viennent me chercher !

La mère ne croyait pas l’enfant ; mais à la vue des