Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/318

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reptiles, elle-même fut effrayée ; elle ferma la porte d’entrée de l’isba. Les couleuvres rampèrent sous la porte cochère et grimpèrent jusqu’au vestibule, mais ne purent pénétrer dans l’isba. Alors elles se retirèrent, puis se mirent en boule et se jetèrent contre la fenêtre en brisant un carreau. Puis elles tombèrent sur le parquet, se répandirent sur les bancs, sur la table et sur le poêle.

Mascha s’était réfugiée dans un coin, mais les couleuvres la trouvèrent, la firent sortir de là et l’entraînèrent dans l’eau.

La mère courut après elle et ne put la rejoindre. Les couleuvres, avec elle, se jetèrent dans l’eau.

La pauvre mère pleura sa fille, la croyant morte.

Un jour, la mère était près de la fenêtre et regardait dehors, quand, soudain, elle aperçut Mascha qui tenait un enfant par la main et une petite fille sur son bras.

La mère, tout heureuse, embrassa sa fille et lui demanda d’où elle venait et qui étaient ces enfants. Mascha dit :

— Ce sont les miens. Ma couleuvre m’a épousée, et je vis avec elle dans le royaume de l’eau.

Et la mère demanda à Mascha si l’on était bien dans le royaume de l’eau.

Mascha dit qu’on y était mieux que sur terre. Sa mère la supplia de rester avec elle ; elle refusa, disant qu’elle avait promis à son mari de revenir.

La mère lui dit :