Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/44

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peuvent exister en quantités innombrables. La pédagogie se trouve dans une situation semblable à celle où se trouverait la science qui rechercherait comment l’homme doit marcher, qui se mettrait à formuler des règles pour la marche et à les enseigner aux enfants, leur prescrivant de contracter certains muscles, d’en relâcher certains autres, etc., etc. Cette nouvelle situation de la pédagogie provient directement de ces deux propositions fondamentales : 1o que le but de l’école est le développement et non la science ; 2o que le développepement et les moyens de l’atteindre peuvent être définis théoriquement. De là résulte cette situation misérable et souvent triste où se trouve l’école. Les forces sont dépensées en vain. En ce moment, le peuple qui cherche l’instruction, qui l’attend, comme une herbe sèche attend l’eau, qui est prêt à l’accepter, qui l’implore, au lieu de ce pain, reçoit une pierre et il est tout étonné : Ne s’est-il pas trompé en attendant l’instruction comme un bien, ou y a-t-il quelque chose d’erroné dans ce qu’on lui propose. Que les choses soient ainsi, quiconque se donne la peine d’étudier la théorie actuelle de l’enseignement scolaire et connaît l’opinion réelle qu’en a le peuple, n’en peut douter. Mais involontairement se pose une question : Comment des hommes honnêtes, instruits, qui aiment franchement leur œuvre et désirent le bien, — je regarde comme tels la majorité de mes contradicteurs —