Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/461

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— « Est-ce qu’on ne vous tue pas, vous, les rois ? Est-ce qu’on ne vous supplicie pas ? »

Et il renversa le tzar sur les dalles, et il réduisit Saltan en bouillie. Et il récompensa également chacun de ses compagnons : mille chevaux à chacun, un tonneau d’or rouge et une fille.


Mikoulouchka Sélianinovitch[1].

Volga-la-Lumière avec ses compagnons est parti par les villes et les bourgs pour recueillir le tribut des paysans. Il est parti dans les champs, et dans un champ il entend un laboureur. On entend que c’est un paysan qui laboure et sifflote ; on entend au loin le bruit d’une charrue, on entend sonner contre la pierre le soc d’acier, et nulle part dans le champ on ne voit le laboureur.

Volga part à la recherche de ce laboureur, mais il marche toute une journée, du matin au soir, sans l’apercevoir, et toujours il entend le paysan qui laboure et sifflote ; on entend au loin le bruit d’une charrue ; on entend sonner contre la pierre le soc d’acier, et nulle part dans le champ on ne voit le laboureur.

Seulement, au matin de la troisième journée,

  1. Mikoulouchka Sélianinovitch, le second des héros du cycle primitif, est un paysan, sorte d’Hercule rustique. Mis en présence du représentant de la caste princière, Volga, c’est le paysan qui l’emportera. (N. du T.)