Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/462

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Volga rencontre dans le champ le laboureur. Le paysan laboure le champ et stimule son cheval, trace des sillons profonds, extirpe les souches, arrache les pierres. Le paysan part d’un bout et l’on ne voit pas l’autre, et sa charrue de laboureur est d’érable, et un cheval bleu est attelé à la charrue. Volga salue le laboureur et lui dit :

— Ohé ! paysan laboureur ! que Dieu t’aide à cultiver et à faire œuvre de laboureur, à tracer des sillons et à arracher les pierres et les racines !

Le paysan répondit à ces paroles :

— Merci, Volga, je te remercie. L’aide de Dieu m’est nécessaire, l’aide de Dieu pour labourer et faire œuvre de laboureur. Et toi-même, avec tes compagnons, vas-tu loin ? Est-ce que Dieu t’envoie au loin, ou te traces-tu toi-même ton chemin ?

Et Volga répond à ces paroles :

— Paysan, moi avec mes compagnons, je vais dans les villes et les bourgs pour le tribut. Joins-toi à mes compagnons !

Le paysan enfonça sa charrue dans la terre, il détela son cheval, il monta sur le cheval et partit avec Volga et ses compagnons. Et le paysan dit à Volga :

— Ah ! ce n’est pas bien, Volga, j’ai laissé, sans la ranger, ma charrue dans la terre ; il faut l’arracher du sol, débarrasser les dents de la terre, et jeter le soc dans le buisson.

Volga envoie dix hommes et leur ordonne de re-