Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/473

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dinaires auxquels la science est arrivée. Par exemple : combien pèse la terre, le soleil, de quelle matière est fait le soleil ; comment l’arbre naît du grain, et quelles machines extraordinaires les hommes ont inventées, etc. Sans parler qu’avec de pareils renseignements le maître s’expose à donner à l’élève l’idée que la science peut dévoiler à l’homme beaucoup de mystères, opinion qui réservera assez promptement à l’élève intelligent de grandes désillusions ; outre cela, ces résultats mêmes agissent d’une manière fâcheuse sur l’élève qu’ils habituent à croire sur parole.

« Évitez ces mots russes incompréhensibles, dont le sens est vague, souvent ambigu, et surtout les termes étrangers. Tâchez de les remplacer par des mots même plus longs, même moins exacts, mais qui éveillent dans l’esprit de l’élève la conception qui leur correspond exactement. En général, évitez de dire : cela s’appelle ainsi, ou cela s’appelle de telle façon ; mais appelez chaque chose comme il convient.

« En général, donnez à l’élève le plus de renseignements possibles et provoquez en lui le maximum d’observations dans toutes les branches de la science, et communiquez-lui le minimum de conclusions générales, de définitions, de subdivisions et de termes de toutes sortes.

« Ne donnez la définition, la subdivision, la règle générale, le nom, que lorsque l’élève possède assez de renseignements pour pouvoir contrôler lui-même la conclusion générale, et seulement lorsque cette conclusion générale n’est pas pour lui une difficulté, et lui facilite la tâche.

« Une autre cause qui rend la leçon pénible et sans intérêt, c’est que le maître explique d’une façon trop longue et trop compliquée, ce que l’élève a compris depuis longtemps. Ce qu’on dit à l’élève lui paraît alors