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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/484

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« Dans la deuxième partie n’entrent que des mots de trois syllabes au plus ; ce n’est que dans la troisième et dernière partie que se trouvent des mots de quatre et cinq syllabes[1]. »

C’est cette partie, consacrée à la lecture graduelle, qui fait la différence principale entre les deux éditions. En outre, dans la nouvelle édition, l’auteur a fait quelques coupures assez importantes. Ainsi tout ce qui concerne l’enseignement de l’arithmétique est supprimé.

L’auteur atteignit avec beaucoup de succès le but qu’il s’était proposé, car ce Nouveau Syllabaire est déjà à sa vingt cinquième édition, et chacune des cinq dernières fut tirée à cent mille exemplaires.

Si l’on admet une moyenne de soixante mille exemplaires par édition, on obtient le chiffre respectable de un million cinq cent mille exemplaires qui représente le nombre d’exemplaires répandus en Russie. Et comme il faut compter qu’un exemplaire sert à plus d’un écolier, nous arrivons à cette conclusion que plusieurs millions de Russes connaissent ce syllabaire. Si l’on tient compte du petit nombre de gens sachant lire et écrire, en Russie, nous sommes forcé d’admettre que toute la Russie lettrée connaît cet ouvrage.

Un fait augmente encore son importance : selon les lois russes, seuls les manuels approuvés par le ministère de l’Instruction publique peuvent être employés dans les écoles primaires. Le Nouveau Syllabaire de L.-N. Tolstoï n’eut pas l’honneur de cette approbation ; il n’a donc pas été répandu officiellement. Celui qui l’achetait et le recommandait n’agissait donc pas par ordre des autorités, il n’agissait que parce qu’il était convaincu de ses qualités indiscutables.

  1. Nouveau Syllabaire de L.-N. Tolstoï, 25 août 1903, page 1.