Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/49

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de travailler les méthodes d’enseignement. D’après cette méthode, le maître enseigne ce que les enfants savent déjà et même il l’enseigne d’après les manuels ; ce n’est donc pas difficile pour lui. Et, inconsciemment, le maître tient à cette méthode qui flatte la paresse humaine. C’est très agréable, en ayant la ferme conviction qu’on enseigne et accomplit une œuvre importante, la plus perfectionnée, de raconter aux enfants, d’après un livre, des histoires sur le zizel ou de dire que les chevaux ont quatre pieds ou de placer des cubes par deux ou par trois et de demander combien il y en a de paires ; mais si au lieu de zizel il fallait raconter ou lire quelque chose de vraiment intéressant, exposer les éléments de la grammaire, de la géographie, de l’histoire sainte, les quatre opérations, le maître serait aussitôt obligé de travailler lui-même, de relire beaucoup de choses, de rafraîchir ses connaissances.

Ainsi la vieille méthode tombe sous la critique : une nouvelle est empruntée aux Allemands ; cette méthode est si étrangère, si opposée à notre esprit russe, dénué de pédanterie, ses défauts sautent tellement aux yeux, qu’elle semblerait ne pouvoir se greffer en Russie, et cependant elle y est usitée, en petites proportions, il est vrai, mais usitée cependant, et, sous certains rapports, elle donne parfois de meilleurs résultats que la vieille méthode des écoles ecclésiastiques. La raison de ce fait c’est que cette méthode, étant apparue chez