Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/64

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quent le dégoût et la risée et ne sont pas acceptés des élèves. Nous nous sommes mis à chercher les sujets et les procédés acceptés volontiers par les élèves et nous avons trouvé ce qui constitue une méthode d’enseignement. Mais cette méthode prenait rang avec toutes les autres, et la question, pourquoi est-elle meilleure que les autres ? restait également irrésolue. C’est alors que la question : En quoi consiste le critérium de ce qu’il faut enseigner et de la façon de le faire ? acquit pour moi une importance encore plus grande. Seulement après l’avoir résolue je pouvais être sûr que mon enseignement n’était ni nuisible, ni inutile. Cette question, alors comme maintenant, était pour moi la pierre de touche de toute la pédagogie et c’est à sa solution que j’ai consacré la revue pédagogique Iasnaïa-Poliana. Dans quelques articles (je ne renie pas ce que j’ai dit alors), j’ai tâché de poser cette question dans toute son importance et de la résoudre autant que je le pouvais. À cette époque, je ne trouvai dans la littérature pédagogique, ni sympathie, ni antagonisme, ce fut l’indifférence la plus absolue pour la question que j’avais posée. Il y eut quelques objections sur des questions de détails, sur des petites choses, mais la question elle-même, évidemment, n’intéressait personne. J’étais jeune alors et cette indifférence m’attristait. Je ne comprenais pas qu’avec ma question : Que faut-il enseigner et comment enseigner ? j’étais