Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/65

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semblable à un homme qui, par exemple, dans une réunion de pachas turcs qui discutent les moyens de faire rendre au peuple le plus d’impôts, proposerait la question suivante : Messieurs, pour savoir de qui et combien prendre d’impôts, il faut d’abord résoudre cette question : sur quoi est basé notre droit de percevoir des impôts ? Il est évident que tous les pachas continueraient leur discussion sur les moyens de prélever les impôts et n’opposeraient que le silence à cette question inopportune. Mais on ne peut éluder la question. Il y a quinze ans on n’y faisait aucune attention et les pédagogues de chaque école déclaraient que tous les autres se trompaient et qu’eux seuls avaient raison et ils prescrivaient tranquillement leurs lois en basant leurs principes sur la philosophie de qualité très douteuse qu’ils tâchaient d’adapter à leur théorie. Et cependant cette question n’est pas si difficultueuse si seulement nous renonçons entièrement aux théories de parti pris. J’ai tâché d’expliquer cette question et de la résoudre et, sans répéter les arguments que peuvent lire dans mon article ceux qui le désirent, j’exposerai les résultats auxquels j’ai été amené. « Le seul critérium de la pédagogie, c’est la liberté ; la seule méthode, l’expérience. » Et maintenant, après quinze ans, je ne changerais pas d’un iota mon opinion Mais je crois nécessaire d’exposer plus clairement ce que j’entends par ces mots et non seulement en tant qu’ap-