Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/78

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et les plus simples, se modifie et s’améliore d’après les indications que cherche le maître dans les rapports des élèves envers son enseignement. Je vois en cela tout le contraire de ce qui, malheureusement, se fait dans les écoles où s’emploie la méthode allemande, qui, ces derniers temps, s’est introduite chez nous artificiellement. Le fait de ne pas reconnaître qu’avant de résoudre la question : que faut-il enseigner et comment l’enseigner ? il est nécessaire de décider comment nous pouvons le savoir, ce fait a amené les pédagogues à un désaccord absolu avec la réalité, et cet abîme qu’on sentait il y a quinze ans entre la théorie et la pratique a atteint maintenant ses dernières limites.

Maintenant que de tous côtés le peuple demande l’instruction et que l’œuvre pédagogique est allée à l’extrême de la fantaisie personnelle, cette contradiction est arrivée jusqu’à la plus frappante monstruosité. Ce désaccord entre les exigences de la pédagogie et de la réalité, dans les derniers temps, paraît particulièrement net, non seulement dans l’œuvre elle-même de l’enseignement, mais dans cet autre côté — très important — de l’enseignement, à savoir, l’administration des écoles. Pour montrer dans quelle situation s’est trouvée, se trouve et pourrait se trouver cette œuvre, je parlerai du district Krapivinsky, de la province de Toula, où je demeure, que je connais très bien et