marque, les amoureux à leurs regards, » déclama Stépan Arkadiévitch, comme il l’avait fait la veille à Lévine.
Vronskï se contenta de sourire sans chercher à nier. Mais aussitôt changeant le sujet de la conversation, il demanda :
— Et toi ? qui attends-tu ?
— Moi ! Une jolie femme, dit Oblonskï.
— Ah ! vraiment ?
— Honni soit qui mal y pense ! Ma sœur, Anna.
— Ah ! madame Karénine ?
— Tu la connais, probablement ?
— Je crois la connaître… ou plutôt non… À vrai dire je ne me rappelle pas, répondit distraitement Vronskï, auquel ce nom de Karénine représentait vaguement quelqu’un d’ennuyeux et de poseur.
— Mais tu connais sans doute mieux mon excellent beau-frère : Alexis Alexandrovitch : tout le monde le connaît !
— C’est-à-dire que je le connais de réputation, je sais que c’est un homme éminent, un savant… mais, tu sais, ce n’est pas de ma compétence : not in my line, dit Vronskï.
— Oui, c’est un homme très remarquable, un peu timoré, mais un bon garçon, remarqua Stépan Arkadiévitch.
— Eh bien, tant mieux pour lui ! dit Vronskï en riant.
— Ah ! tu es ici ? s’écria-t-il s’adressant au grand