Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXVIII

Le lendemain du bal, de grand matin, Anna Arkadiévna envoya un télégramme à son mari, lui annonçant son départ de Moscou le jour même.

— Non, il faut que je parte, il le faut, dit-elle à sa belle-sœur, étonnée de cette décision.

Elle semblait, en disant cela, se rappeler qu’elle avait une foule de choses à faire.

— Non, il vaut mieux que je parte aujourd’hui !

Stépan Arkadiévitch ne dînait pas à la maison, mais il avait promis de venir accompagner sa sœur à sept heures.

Kitty n’était pas venue, elle avait envoyé un billet, prétextant un mal de tête. Dolly et Anna dînèrent seules avec l’Anglaise et les enfants. Ceux-ci, soit inconstance, soit qu’ils eussent compris que leur tante Anna n’était plus aujourd’hui la même que la veille quand ils l’aimaient tant, et que déjà elle ne s’intéressait plus à eux, cessèrent