Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/221

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XXIX

« Enfin ! tout est fini ! Dieu merci ! » Telle fut la première pensée qui vint à Anna Arkadiévna, quand elle eut dit un dernier adieu à son frère qui, jusqu’au signal du départ, était resté à la portière du wagon. Elle s’assit sur le fauteuil à côté d’Annouchka et jeta un regard circulaire sur le wagon-lit noyé dans une demi-obscurité. « Grâce à Dieu, je verrai demain Serioja et Alexis Alexandrovitch et je reprendrai ma vie douce et calme, comme auparavant. »

Toujours sous l’empire de cette surexcitation dans laquelle elle avait vécu toute la journée, Anna, toute joyeuse, commença à s’installer pour le voyage. De ses mains adroites elle ouvrit et referma son petit sac rouge ; elle y prit un oreiller, le posa sur ses genoux, s’enveloppa soigneusement les jambes, et s’assit commodément. Une dame malade s’installait pour dormir ; deux autres dames parlèrent