Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/273

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III

En entrant dans le boudoir de sa sœur, une jolie petite pièce, rose, ornée de statuettes de vieux saxe, pleine de fraîcheur et de joie comme Kitty elle-même deux mois auparavant, Dolly se rappelait vivement avec quelle joie et quel plaisir, l’année précédente, toutes deux avaient arrangé cette chambre. Son cœur se serra quand elle aperçut Kitty assise sur une chaise basse, près de la porte, les yeux immobiles fixés sur un coin du tapis. La jeune fille regarda sa sœur et l’expression froide et un peu sévère de son visage ne changea point.

— Je vais partir et m’installer à la maison pour n’en plus bouger, tu ne pourras pas venir chez moi, dit Dolly en s’asseyant près d’elle : je veux causer avec toi.

— De quoi ? demanda Kitty avec effroi en relevant rapidement la tête.

— De ton chagrin.