Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/78

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En voyant Kitty sortir avec sa mère qu’elle venait de rencontrer sur les marches, Lévine, rouge encore de la violence de l’exercice auquel il s’était livré, s’arrêta et devint pensif. Il enleva ses patins et rejoignit la mère et la fille à la sortie du jardin.

— Je suis très heureuse de vous rencontrer, lui dit la princesse. Nous recevons comme toujours le jeudi.

— Alors c’est aujourd’hui ?

— Nous serons enchantés de vous voir, répondit sèchement la princesse.

Ce ton froid attrista Kitty, et, ne pouvant résister au désir d’effacer l’impression produite, elle tourna la tête vers lui et dit avec un sourire :

— Au revoir.

À ce moment Stépan Arkadiévitch, le chapeau de côté, le visage et les yeux brillants, l’air victorieux, entrait dans le jardin. Mais une fois près de sa belle-mère, ce fut avec un visage contrit et l’attitude d’un coupable qu’il répondit à sa question sur la santé de Dolly. Il parla à voix basse et d’un air triste avec sa belle-mère, puis ayant terminé, il bomba sa poitrine et prit Lévine sous le bras.

— Eh bien ! alors, partons ! fit-il. Je n’ai cessé de penser à toi et je suis très content que tu sois arrivé ; et il le regarda dans les yeux d’un air important.

— Partons, partons, répondit Lévine heureux, croyant encore entendre le son de la voix qui lui