Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/79

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avait dit au revoir et voir le sourire qui avait accompagné ce mot.

— À l’Angleterre ou à l’Ermitage ?

— Ça m’est égal.

— Eh bien ! À l’Angleterre ! dit Stépan Arkadiévitch, choisissant cet hôtel parce que sa dette y était plus forte qu’à l’Ermitage et que, pour cette raison, il se croyait obligé d’y aller. Tu as un fiacre ? C’est bon, parce que j’ai laissé partir ma voiture.

Pendant tout le trajet, les amis restèrent silencieux. Lévine se demandait ce que signifiait le changement d’expression du visage de Kitty et tantôt il y voyait une raison d’espérer, tantôt son espoir lui apparaissait clairement comme une folie ; et, cependant, il se sentait tout à fait différent de ce qu’il était avant ce sourire et cet au revoir. Stépan Arkadiévitch pendant le trajet composait le menu du dîner.

— Aimes-tu le turbot ? demanda-t-il à Lévine en approchant du restaurant.

— Comment ? fit Lévine, le turbot ? Ah ! oui, je l’aime à la folie.