Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/319

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contenter d’une justice négative ? » se demandait-il.

— Quelle bonne odeur de foin ! dit Stépan Arkadiévitch en se levant. Non, je sens que je ne pourrai pas dormir. Vassenka a dû inventer quelque chose, entends-tu son rire et sa voix ?

— Moi, je reste, dit Lévine.

— Est-ce aussi par principe ? demanda Oblonskï en souriant et cherchant dans l’obscurité son bonnet.

— Non ; mais qu’irais-je faire là-bas ?

— Tu sais, tu te rendras malheureux, dit Stépan Arkadiévitch, ayant enfin trouvé son bonnet et se levant.

— Pourquoi ?

— Ne vois-je pas sur quel pied tu t’es mis avec ta femme ? J’ai remarqué quelle importance tu attachais à obtenir son autorisation pour partir pour deux jours à la chasse. Cela peut être charmant comme idylle, mais pour la vie entière, ce n’est pas suffisant. L’homme doit garder son indépendance ; il a ses intérêts. L’homme doit être le maître, dit Oblonskï, ouvrant la porte.

— En quoi ? Pour aller courir les filles de la campagne ?

— Pourquoi pas si cela l’amuse ? Ma femme ne s’en portera pas plus mal et moi, j’en aurai du plaisir. Le principal, c’est de respecter la maison ; mais il ne faut pas se lier les mains.

— Peut-être, répondit sèchement Lévine, en se