Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/400

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trait qu’elle savait bien que son explication avait quelque chose d’agréable que Sviajski lui-même avait remarqué.

Ce nouveau trait de coquetterie frappa désagréablement Dolly.

— Mais en revanche vous êtes très forte en architecture, dit Touchkévitch.

— Comment donc, hier j’ai entendu Anna Arkadievna parler de plinthes. N’est-ce pas vrai ? dit Veslovski.

— Il n’y a rien d’étonnant à cela quand on voit toutes ces choses et qu’on en entend parler. Mais vous, vous ignorez sans doute avec quoi l’on fait les maisons.

Daria Alexandrovna sentait qu’Anna était mécontente de ce ton léger qui régnait entre elle et Veslovski mais qu’elle y tombait malgré elle.

Vronskï dans ce cas agissait tout autrement que Lévine : non seulement il n’attribuait aucune importance à ce bavardage de Veslovski ; mais il y prenait même du plaisir.

— Eh bien, Veslovski, dites-nous avec quoi on unit les pierres.

— Avec du ciment.

— Bravo ! Et qu’est-ce que c’est que le ciment ?

— Une espèce de gruau… non, de mastic, dit Veslovski provoquant l’hilarité générale.

La conversation entre les convives, à l’exception du docteur plongé dans un sombre silence, de l’ar-