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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/436

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à l’unanimité ; or il fallait empêcher cela. Maintenant huit districts lui demandaient de poser sa candidature ; si deux s’y refusaient, Snetkov pourrait se retirer et alors le vieux parti choisirait un autre candidat parmi les siens, ce qui dérouterait les combinaisons des nouveaux. Si au contraire un seul district, celui de Sviajski, s’abstenait, dans ce cas Snetkov se présenterait, serait en ballottage et les nouveaux en profiteraient pour proposer le candidat de leur choix.

Lévine ne comprenait qu’à demi, et il allait poser d’autres questions, mais des clameurs parties de la grande salle l’en empêchèrent.

— Quoi ? Qu’y a-t-il ? Qui ? — Le mandat ? À qui ? Pourquoi ? — On le récuse. — On n’admet pas Flérov ! — Quoi ! Qu’est ce que cela peut faire qu’il ait été traduit devant le tribunal ! Alors on n’admettrait personne ! — C’est une canaillerie ! — C’est la loi ! Telles étaient les exclamations qu’entendait Lévine de divers côtés, et avec tous les autres qui couraient comme s’ils avaient craint de laisser échapper quelque chose, il se dirigea vers la grande salle et, bousculé par la foule, s’approcha du bureau où discutaient vivement le maréchal de la noblesse de la province, Sviajski et les autres chefs.