— Où en êtes-vous maintenant ? demanda Lévine en regardant Sviajski et Vronskï.
— À Snetkov. Il faut qu’il se décide, répondit Sviajski.
— Et lui, y consent-il ou non ?
— Précisément, ni l’un ni l’autre, dit Vronskï.
— Et s’il se désiste, qui proposera-t-on ? demanda Lévine se tournant vers Vronskï.
— Celui qui voudra ! dit Sviajski.
— Vous peut-être ? demanda Lévine.
— Certainement non, répondit Sviajski gêné en jetant un regard inquiet sur le monsieur sarcastique qui se trouvait près de Serge Ivanovitch.
— Alors qui ? Névédovski ? continua Lévine en sentant qu’il s’aventurait sur un terrain dangereux.
— En aucun cas ! répondit le monsieur sarcastique.
C’était Névédovski lui-même. Sviajski le présenta à Lévine.
— Alors, toi aussi, te voilà entraîné ? dit Stépan Arkadiévitch en échangeant un regard avec Vronskï. C’est comme aux courses. On peut tenir un pari.
— Oui, cela entraîne, dit Vronskï. Et une fois qu’on a commencé, on veut voir la fin. C’est la lutte ! dit-il en fronçant les sourcils et contractant les muscles de son visage.
— Quel homme d’affaires remarquable, ce Sviajski ! Chez lui tout est si clair, si net.