Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/28

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dont l’article avait beaucoup plu à Lévine, était à Moscou et s’était beaucoup intéressé à ce qu’il lui avait dit de son travail et que, s’il voulait faire sa connaissance, il pourrait le rencontrer chez lui le lendemain à onze heures.

— Décidément, mon cher, vous vous corrigez. Enchanté de vous voir, dit Katavassov rencontrant Lévine dans le petit salon. En entendant la sonnette, je me suis dit : « Pas possible qu’il soit exact… » Eh bien ! comment trouvez-vous les Monténégrins ? Des soldats de naissance !

— Eh quoi ? demanda Lévine.

Katavassov, en quelques mots, lui raconta les dernières nouvelles, et, l’introduisant dans le cabinet, il le présenta à un monsieur de taille moyenne, trapu, d’un extérieur agréable. C’était Métrov. La conversation s’arrêta pour un moment sur la politique, sur l’impression, dans les hautes sphères de Pétersbourg, des derniers événements. Métrov répétait des propos, qu’il disait venir de source sûre, soi-disant tenus par l’empereur à un de ses ministres. Mais Katavassov affirmait, de source non moins sûre, que l’empereur avait dit tout le contraire.

Lévine essayait de trouver telle ou telle situation où les uns et les autres propos eussent pu être tenus, mais la conversation changea de sujet.

— Voilà… Il a presque terminé son ouvrage sur