— Lévine !
Lévine remarqua qu’il avait les yeux humides comme il les avait toujours après avoir bu ou quand il était ému. Cette fois c’était l’un et l’autre.
— Lévine ! ne t’en va pas, dit-il.
Il lui serra fortement le bras, évidemment il ne voulait pas le lâcher.
— C’est un ami sincère, peut-être le meilleur, dit-il à Vronskï. Toi aussi, tu m’es très cher et je veux que vous soyez amis, car vous êtes tous deux de braves gens.
— Eh bien, il ne nous reste plus qu’à nous embrasser, plaisanta Vronskï en lui tendant la main.
Lévine prit vivement la main tendue et la serra fortement en disant :
— Très heureux !
— Garçon ! Une bouteille de champagne ! commanda Stépan Arkadiévitch.
— Moi aussi, très heureux, dit Vronskï.
Mais malgré le désir de Stépan Arkadiévitch et le leur propre ils n’avaient rien à se dire et tous deux le sentaient.
— Tu sais qu’il ne connaît pas Anna, dit Stépan Arkadiévitch à Vronskï, et je veux à toutes forces l’amener chez elle. Allons, Lévine.
— Vraiment ? dit Vronskï. Elle sera très heureuse. Je rentrerais bien à la maison, ajouta-t-il, mais Iachvine m’inquiète et je veux rester ici jusqu’à ce qu’il termine.