Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/58

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Ils jetèrent aussi un coup d’œil dans la salle d’enfer, là, près d’une table, où était assis Iachvine, les parieurs étaient déjà massés. En tâchant de ne pas faire de bruit ils entrèrent aussi dans le sombre salon de lecture, où sous des lampes à abat-jour étaient assis un jeune homme à l’air fâché, qui prenait les revues l’une après l’autre, et un général chauve plongé dans sa lecture.

Ils allèrent aussi dans la salle que le vieux prince appelait la « Spirituelle. » Là, trois messieurs discutaient avec animation la dernière nouvelle politique.

— Prince, venez ici, tout est prêt, dit un de ses partenaires en le trouvant ; et le prince quitta Lévine.

Celui-ci prit un siège et écouta. Mais, se rappelant toutes les conversations du matin, il se sentit tout à coup envahi d’un invincible ennui. Il se leva rapidement et partit à la recherche d’Oblonskï et de Tourovtzine dont la compagnie était plus gaie.

Tourovtzine était assis sur le grand canapé de la salle de billard, tenant une boisson quelconque, et Stépan Arkadiévitch causait avec Vronskï près de la porte, dans un coin de la salle.

— Ce n’est pas qu’elle s’ennuie, mais l’indécision de sa situation… entendit Lévine.

Il voulut s’éloigner rapidement mais Stépan Arkadiévitch l’appela :