bandes, se mit à genoux, essuya ses mains à son tablier pour ne pas salir la chaussette du monsieur, et se mit à prendre mesure. Simon prend la mesure de la semelle, du cou-de-pied, et se met à mesurer le mollet ; mais le papier n’en peut faire le tour ; le mollet est gros comme une poutre.
— Prends garde ; ne fais pas trop étroit au mollet.
Simon ajoute du papier. Le monsieur, assis, agite ses doigts de pied dans la chaussette, regarde les gens qui sont là.
Il aperçut Michel.
— Quel est celui-ci ? demanda-t-il.
— Mais c’est mon ouvrier, celui qui fera les bottes, répondit Simon.
— Attention ! dit le monsieur, s’adressant à Michel. Il faut qu’elles me durent un an.
Simon lève les yeux sur Michel et s’aperçoit qu’il ne regarde même pas le monsieur ; il regarde au-dessus et au delà de lui, comme s’il voyait quelqu’un. Il regarde, il regarde, et tout à coup il sourit avec sérénité.
— Pourquoi ris-tu, imbécile ? Veille plutôt à ce que mes bottes soient prêtes à temps.
Michel répondit :
— Vos bottes seront prêtes au moment voulu.
— C’est bien.
Le monsieur se rechaussa, s’enveloppa de sa pelisse et se dirigea vers la porte ; mais, ayant