Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/250

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entrer. Ils se rendirent d’abord au monastère du Patriarche. Tous les pèlerins étaient réunis : d’un côté les femmes, de l’autre les hommes. On leur ordonna de se déchausser et de s’asseoir en cercle. Alors parut un moine avec une serviette ; il se mit à laver les pieds à tout le monde. Il lave les pieds, les essuie, les baise et fait ainsi le tour des pèlerins. Il essuie les pieds d’Efim et les baise aussi. On récite des prières ; on célèbre une grand’ messe et une messe basse, on brûle des cierges et l’on prie pour les parents. On leur servit à manger et on leur donna du vin. Le matin, ils visitèrent la cellule où Marie l’Égyptienne avait fait son salut. On brûla des cierges et l’on chanta la messe.

De là les pèlerins allèrent visiter le monastère d’Abraham et virent le jardin de Savek, où Abraham voulut immoler son fils à Dieu. Puis ils virent l’endroit où le Christ apparut à Marie-Magdeleine, et l’église de Jacob, le frère du Seigneur. Le pèlerin lui montrait tout, et partout lui disait combien il fallait donner.

Ils s’en retournèrent à l’auberge pour le dîner. Au moment de se coucher, le pèlerin, fouillant ses poches, s’écria :

— On m’a volé mon porte-monnaie avec mon argent ; il y avait vingt-trois roubles : deux billets de dix roubles et trois roubles de monnaie !

Il se lamentait, se lamentait, mais que faire ? Et il se coucha.