— Laisse-moi ; je ne recommencerai plus, et je ferai pour toi tout ce que tu voudras.
— Et que peux-tu faire ?
— Je peux faire des soldats avec n’importe quoi !
— Mais à quoi bon ?
— Tu en feras ce que tu voudras, car un soldat est bon à tout.
— Sauront-ils chanter ?
— Oui.
— Alors, fais-en.
— Prends cette gerbe de seigle, dit le diablotin, secoues-en les épis contre le sol et dis seulement : « Mon esclave ordonne que tu cesses d’être gerbe et que chacun de tes épis se transforme en soldat. »
Ivan prit les gerbes, fit et dit ce que lui avait indiqué le diablotin ; et la gerbe s’éparpilla, et les tiges qui la composaient devinrent des soldats, avec les tambours et les clairons.
Ivan se mit à rire.
— Vois-tu comme c’est amusant ! C’est agréable, hein ! C’est la joie des filles.
— Eh bien ! fit le diablotin, laisse-moi la liberté, à présent.
— Non, je veux refaire les tiges, autrement les grains seraient perdus. Apprends-moi donc le moyen de les changer de nouveau en gerbes. Je les battrai au fléau.
— Tu n’as qu’à dire : « Autant de soldats, au-