Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol19.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un guerrier fameux, dit-il. Je connais à fond le métier des armes, je vais te servir.

Simon le Tzar l’interrogea, le trouva intelligent et le prit à son service.

Le nouveau général enseigna au tzar l’art d’organiser une armée forte.

— La première condition, dit-il, c’est d’avoir beaucoup de soldats ; autrement, tu aurais dans ton royaume trop de gens inutiles. Il faut recruter tous les jeunes gens indistinctement, tu auras alors cinq fois plus de soldats. Puis il faut des fusils et des canons d’un nouveau modèle. Je t’inventerai des fusils qui lanceront cent balles à la fois, lesquelles pleuvront comme des petits pois. Et je te fabriquerai des canons qui lanceront au loin l’incendie : un homme, un cheval, un mur, tout flambera.

Simon le Tzar écouta le nouveau général. Il ordonna d’enrôler tous les jeunes gens, construisit de nouvelles fabriques, où l’on fabriqua des fusils et des canons nouveaux. Bientôt après il partit en guerre contre le tzar voisin. Lorsque Simon fut en présence de l’ennemi, il ordonna à ses soldats de lancer sur lui les balles des fusils et le feu des canons. D’un seul coup il estropia et brûla la moitié de l’armée ennemie.

Le tzar voisin eut peur, se soumit et abandonna son royaume à Simon. Celui-ci était content. « Maintenant, dit-il, je vais combattre le tzar indien. »