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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol2.djvu/177

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pas cela de ta part, dis-je en sentant dans ce moment un plaisir particulier à le tutoyer. Eh bien ! Et tes dents ? — ajoutai-je.

— C’est passé. Ah ! Nicolas, mon ami, — fit Dmitri avec une telle tendresse que des larmes semblaient être dans ses yeux brillants, — je sais et je sens comme je suis mauvais, et Dieu voit comme je désire, comme je le supplie de me faire meilleur. Mais que faire, si j’ai un caractère si malheureux, si ignoble ! Que dois-je faire ? J’essaye de me retenir, de me corriger, mais c’est impossible tout d’un coup, ce m’est impossible à moi seul, il faut que quelqu’un me soutienne, m’aide. Voilà, Lubov Sergueievna, elle me comprend et m’a aidé beaucoup en cela. Je sais par mon journal que pendant l’année je me suis déjà beaucoup corrigé. Eh ! Nicolas, mon âme ! — continua-t-il avec une tendresse particulière tout à fait indicible, et d’un ton déjà plus tranquille après cet aveu, — Comme c’est salutaire l’influence d’une telle femme ! Mon Dieu, ce sera peut-être bien quand je serai tout à fait indépendant avec une pareille amie. Avec elle je suis un autre homme.

Et après cela Dmitri commença à développer ses plans de mariage, de vie à la campagne, et de perfectionnement perpétuel de soi-même.

— J’habiterai la campagne, tu viendras chez nous, peut-être seras-tu aussi marié avec Sonitchka et nos enfants joueront ensemble. Tout cela