triste. Volodia, la pipe à la main, marchait dans la pièce. Je m’approchai de père et le saluai.
— Eh bien, mes amis, — fît-il résolûment en levant la tête, et de ce ton bref avec lequel on dit toujours les choses évidemment désagréables, mais sur lesquelles il n’y a plus à revenir. — Vous savez, je pense, que j’épouse Avdotia Vassilievna.
Il se tut un moment.
— Je ne voulais point me remarier… après votre maman… mais…
Il s’arrêta de nouveau.
— Mais évidemment c’est la destinée. Dounitchka est bonne, charmante, elle n’est plus très jeune ; j’espère, mes enfants, que vous l’aimerez, et elle, elle vous aime déjà de tout son cœur. Elle est très bonne. Maintenant, — dit-il en s’adressant à moi et à Volodia et comme en se hâtant de parler pour que nous ne pussions l’interrompre, — pour vous il est temps de partir. Moi, je resterai ici jusqu’au nouvel an et je viendrai à Moscou…
Il s’arrêta encore.
— … déjà avec ma femme et Lubotchka.
J’avais peine à voir père timide et comme coupable devant nous. Je m’approchai de lui, mais Volodia continuait de fumer, et baissant la tête, marchait toujours dans le salon.
— Voilà, mes amis, voilà ce que votre vieux a imaginé, — conclut papa en rougissant et toussotant. Il tendit ses mains à moi et à Volodia. Des