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XLIII

NOUVEAUX CAMARADES


L’hiver passa inaperçu, de nouveau c’était le dégel, et, à l’Université, on avait déjà affiché la date des examens, quand je me rappelai tout à coup que j’avais à répondre à dix-huit sujets qui avaient été traités devant moi et dont je n’avais ni entendu, ni inscrit, ni préparé un seul. Il est bizarre que cette question si simple : comment passerai-je l’examen ? ne se fût pas présentée à moi une seule fois. Mais tout cet hiver, j’étais tellement troublé par le plaisir d’être grand et comme il faut, que lorsque je me disais : comment passerai-je l’examen ? Je me comparais alors à mes camarades et je pensais : « Ils passeront donc l’examen, et la plupart d’entre eux ne sont pas comme il faut, alors j’ai un avantage sur eux et je dois être reçu. Je venais aux cours seulement par habitude et parce que papa m’y envoyait