Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/210

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§ 130. — Application morale du dogme. 1o C’est que nous apprenions l’humilité, 2o aimions Dieu et le prochain, et 3o ayons le plus profond respect devant la sagesse de Dieu.

Le dogme de la rédemption sera exposé en détail, plus loin, et là-bas seront données les preuves sur lesquelles l’Église se fonde. Maintenant, je parlerai, en général, de l’importance que peut avoir ce dogme pour les hommes qui pensent. Nier ce dogme est inutile. Il se nie lui-même quoiqu’il n’affirme rien, sauf quelque chose de mystérieux, d’incompréhensible pour nous, comme pour les attributs et la personne de Dieu. Mais là il s’agit de nous, les hommes, de ce que nous connaissons le mieux, et ses affirmations sont évidemment le contraire de la réalité.

On pouvait, en s’appuyant sur le bon sens, mettre à néant les preuves que Dieu, esprit, a quatorze attributs, etc., puisque les attributs de Dieu nous sont inconnus. Mais il n’est pas besoin du bon sens pour voir si par l’incarnation et la mort de Jésus-Christ, le genre humain a été racheté, c’est-à-dire débarrassé de son penchant au péché, de l’obscurcissement de sa raison, des douleurs de l’enfantement, de la mort corporelle et spirituelle, de l’infécondité de la terre. Dans ce cas point n’est besoin de démontrer qu’il n’existe rien de tel ; tous le savent. Nous savons tous très bien que les hommes sont méchants et ne connais-