Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/248

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la sainte Église, en s’appuyant sur la même parole de Dieu, nous enseigne qu’en notre Sauveur les deux natures étaient unies : 1o d’un côté — « sans confusion (ἀσυγχύτως) et invariablement, ou sans changement » (ἀτρέπτως), contre la fausse doctrine des monophysites, qui confondaient en Christ les deux natures en une seule ou admettaient en Lui le changement de la Divinité en chair ; et 2o d’un autre côté, « indivisiblement » (ἀδιαιρέτως) et, « inséparablement » (ἀχωρίστως), contre l’erreur des Nestoriens, qui divisaient en Christ les deux natures, et d’autres hérétiques, qui niaient que ces natures fussent unies constamment et sans interruption. (Dogme du concile de Chalcédoine) (p. 97).

C’est encore prouvé en dehors de la Sainte Écriture :

Enfin, même des réflexions de la saine raison. Suivant ses principes naturels elle ne saurait admettre que la nature divine et la nature humaine aient été confondues ou mêlées en Christ, et qu’ayant perdu leurs qualités elles aient formé une nouvelle, une troisième nature ; car la Divinité ne peut changer, et la fusion ou le mélange de deux êtres tout à fait simples, de l’âme humaine et de la Divinité est impossible ; à plus forte raison, le mélange ou la fusion d’une chair grossière avec la divinité, le plus simple de tous les êtres, est physiquement impossible. La raison ne peut pas non plus admettre que la nature divine ait été changée en nature humaine ou la nature humaine en nature divine, le premier étant en opposition avec l’immutabilité et l’immensité de Dieu, et le second avec la petitesse de l’homme. Mais en se fondant sur les principes de la théologie chrétienne ou révélée, la raison doit dire que ce n’est qu’avec la réunion sans confusion ni changement des deux natures en Christ, qu’avec leur parfaite intégrité, qu’a pu s’accomplir la grande œuvre de notre rédemption ; car le Sauveur ne pouvait souf-