Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/263

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Je répète ce que j’ai dit à propos du dogme de la trinité. Ce n’est pas que je nie, mais je ne sais que croire. Je puis croire ou non que demain une ville entière apparaîtra dans le ciel, ou que l’herbe poussera jusqu’au soleil, mais je ne puis croire ou ne pas croire que demain sera aujourd’hui, ou que trois sera un et trois, ou que le mal n’est pas le mal, ou que Dieu s’est divisé en deux et cependant est resté seul, ou que Dieu bon s’immole soi-même et rachète à soi-même sa propre faute de la création. Je vois tout simplement que celui qui parle n’a rien à dire ou ne sait pas le dire.

Il n’y a pas de lien logique. Le seul lien extérieur, ce sont les citations de la sainte Écriture. Elle donne au moins une explication quelconque, non de ce que l’on dit, mais du pourquoi pareilles insanités peuvent être dites.

Comme dans plusieurs passages précédents, les extraits de la Sainte Écriture montrent que l’affirmation de ces insanités n’est pas arbitraire, mais découle, comme pour l’histoire de l’arbre de la science du bien et du mal, de la compréhension mensongère, ou tout simplement grossière, des paroles de la Sainte Écriture. Ici, par exemple, pour confirmer que par la mort de Christ, Dieu a racheté le genre humain, on cite le passage suivant de l’évangile.


« Il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé,