Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/289

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accomplit tout en tous trouve l’accomplissement. » (Eph.. i, 10, 20-23 : voy. aussi : Hebr., xii, 22-23 ; Col., i. 18, 20) (p. 219).

Voici le deuxième sens du mot Église :

Dans un second, moins étendu mais plus usité, l’Église du Christ embrasse proprement les hommes qui ont professé et qui professent la foi chrétienne, tous sans exception, n’importe le temps où ils ont vécu et le lieu où ils se trouvent, qu’ils soient sur la terre ou recueillis dans la région des morts (p. 220).

Selon cet autre sens, l’Église ne peut pas être ce que je supposais ; elle ne peut pas établir les dogmes, car la réunion de tous les hommes vivants et morts ne peut établir les dogmes. Plus loin on analyse, qui, parmi les morts, appartient à cette Église, et qui ne lui appartient pas ; et après la définition de l’Église, « militante et triomphante », on définit le troisième sens du mot Église.

Enfin dans un sens encore plus restreint, mais plus généralement usité et plus ordinaire, on entend proprement par Église de Christ la seule Église du Nouveau Testament et militante, ou le royaume de la grâce de Jésus-Christ. « Nous croyons, comme on nous l’a enseigné, disent les grands prélats de l’Orient dans leur « Lettre sur la foi orthodoxe », nous croyons en l’Église nommée, comme elle l’est en vérité : une, sainte, œcuménique (universelle) et apostolique, embrassant tous les croyants en Jésus-Christ, qui se trouvent aujourd’hui sur cette terre de passage et ne sont point encore domiciliés dans la patrie céleste » (Art. 10). C’est dans ce même sens que nous l’entendons dans notre exposition de la doctrine à l’endroit de l’Église (pp. 223, 224).