Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/409

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nitence et l’Onction d’huile bénite, sont destinés également à tous les chrétiens comme remèdes salutaires, l’un pour les maladies de l’âme, l’autre pour celles du corps en même temps que pour celles de l’âme. Mais il y a encore deux sacrements institués par le Seigneur, et qui, s’ils ne sont pas destinés à tous les hommes, s’ils ne sont pas indispensables pour chacun des membres de l’Église immédiatement, sont en revanche d’une absolue nécessité pour les fins de l’Église en général, pour son existence et sa prospérité. Nous voulons dire : 1o le sacrement du Mariage, qui communique à des particuliers la grâce de procréer, selon les lois de la nature, les enfants qui doivent être membres de l’Église, et 2o le sacrement de l’Ordre, qui communique aussi à des particuliers la grâce d’engendrer d’une manière surnaturelle les enfants de l’Église et de les élever pour la vie éternelle (pp. 565, 566).

Mais, d’après sa définition, le sacrement est un acte sacré qui, sous l’aspect visible, communique à l’âme du croyant la grâce invisible de Dieu. Or la naissance des enfants n’est pas quelque chose d’invisible. En outre, lors de la définition des sacrements, il a été dit :

Pour la perfection d’un sacrement trois choses (πράγαμτα) sont nécessaires : d’abord une substance ou matière convenable ; par exemple l’eau pour le baptême ; le pain et le vin pour la communion ; l’huile et autres substances en harmonie avec le sacrement (p. 372).

Pour le mariage il ne faut aucune substance. Ce sacrement, évidemment, n’entre pas dans la définition donnée, et, en général, se distingue des autres sacrements par ce trait essentiel que dans