Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/413

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évêques et les prêtres. Mais, pour que les hommes pussent devenir pasteurs de l’Église chrétienne et obtenir le droit d’accomplir les sacrements, le Seigneur institua un sacrement à part, le sacrement de l’Ordre (p. 583).

Outre que, de tous les sacrements examinés jusqu’ici, pas un ne fut institué par le Christ ; que pour quatre d’entre eux : Onction de l’huile, Pénitence, Extrême-Onction, et Mariage, on ne trouve dans l’Écriture aucune allusion, tous les sacrements, d’après la définition même de l’Église, deviennent sacrements, s’ils sont administrés par les pasteurs de l’Église, c’est-à-dire par de véritables pasteurs.

De sorte que tous les sacrements précédents, en réalité, ne sont basés que sur le sacrement de l’Ordre. Si l’Ordre n’est pas un sacrement, si son origine ne peut être établie, tous les autres sacrements tombent, si même leur réalité était prouvée. Il est dit plus loin :

L’Ordre est composé dans un double sens : comme une classe spéciale d’individus, un ministère spécial dans l’Église, connu sous le nom de hiérarchie (ou primatie), et comme une cérémonie particulière, par laquelle on consacre et on ordonne les individus à ce ministère. Nous avons déjà examiné l’Ordre dans le premier sens, et nous avons vu : 1o que le Seigneur lui-même a institué la hiérarchie, ou l’ordre des pasteurs, seuls autorisés par Lui à être docteurs dans l’Église, ministres et guides spirituels, à l’exclusion de tous les autres croyants (p. 583).