Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/426

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2) Selon cette même doctrine, après s’être séparée de son corps, l’âme humaine, poursuivant sa route vers le ciel, rencontre sans cesse des esprits déchus…

3) Selon cette doctrine, comme des publicains scrutateurs ils arrêtent à différentes télonies l’âme humaine dans son essor vers le ciel, lui remettent successivement en mémoire ses différents péchés, et cherchent de toute manière à la condamner, tandis que les bons Anges, accompagnant cette âme, lui rappellent en même temps ses bonnes œuvres et cherchent à la justifier…

4) Selon cette doctrine, enfin, ce n’est point immédiatement que Dieu exerce le jugement particulier sur l’âme humaine après sa séparation d’avec le corps qu’elle habita ; il la laisse sonder aux esprits malins, qui sont les instruments de sa redoutable justice, et il emploie en même temps, pour son salut, les bons Anges, instruments de son infinie bonté…

Nous devons nous représenter les télonies, non point dans un sens grossier et sensuel, mais, autant que possible, dans un sens spirituel ; nous devons nous en tenir à l’unité de l’idée fondamentale des télonies et ne pas attacher trop d’importance à certains détails sur cette doctrine, qui sont différents chez les différents auteurs et dans les différents récits de l’Église (pp. 638-641).

§ 251 … « Bien que ni les justes ni les pécheurs ne reçoivent avant le jugement dernier une rétribution complète pour leurs œuvres, cependant toutes les âmes ne se trouvent pas dans le même état et ne sont point envoyées en un seul et même lieu. » (Conf. orth., p. 1, rep. 61).

— « Nous croyons que les âmes des morts sont dans la félicité ou dans la souffrance, selon leurs œuvres. Ces âmes, une fois séparées du corps, passent aussitôt à la joie ou à la tristesse et à la douleur. Ce n’est cependant là, pour elles, ni une félicité complète, ni un tourment complet ; car il n’en peut être ainsi qu’après la