Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/475

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contact avec les œuvres du monde, Jésus nous apprend par l’exemple de l’indifférence complète, sinon du mépris, comment il faut envisager les choses de ce monde : les vêtements, les impôts pour le temple et le roi, les procès d’héritage, le supplice de la femme adultère, l’onction d’huile précieuse. Tout ce qui n’est pas ton âme ne te regarde pas. Cherchez le royaume des cieux et sa vérité dans votre âme et tout sera bien. Et, en effet, dans mon pouvoir, comme à chacun, mon âme m’est donnée. Les âmes des autres, non seulement je ne puis les posséder, je ne puis pas les comprendre. Comment donc puis-je les corriger, les instruire ? Comment puis-je perdre des forces à ce qui n’est pas en mon pouvoir, et laisser échapper ce qui est en mon pouvoir ?

Outre sa doctrine, Jésus, par toute sa vie, a montré la fausseté de l’organisation de ce monde dans lequel tous paraissent occupés du bien des autres, tandis que leur but est le lucre, l’amour des ténèbres. Examine n’importe quel mal et tu verras que celui qui le commet a pour excuse le bien du prochain. Quand tu verras qu’un homme lutte pour un autre, l’offense, et dit qu’il le fait pour le bien des hommes, cherche ce que l’homme veut vraiment, et tu reconnaîtras qu’il s’agit de son propre désir.

Sans le comprendre la religion fausse a entraîné des hommes dans le faux désir d’enseigner les