Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/33

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ment théologique, doit être examiné à part, était pour moi sans importance, n’ayant pas pour but la critique ni historique, ni philosophique, ni théologique, mais la recherche du sens de la doctrine. Le sens de la doctrine est exprimé dans les quatre Évangiles ; c’est pourquoi, si tous les quatre sont l’exposition de la même révélation de la vérité, l’un doit confirmer et expliquer les autres, J’ai donc examiné les quatre Évangiles en les unissant, sans exclure l’Évangile de Jean.

Plusieurs tentatives de ce genre ont déjà été faites, mais toutes celles que je connais — d’Arnolde de Vence, de Farar, de Reuss, de Gretchulevitch — ont établi la concordance d’après les bases historiques, et toutes sont défectueuses. Aucune n’est meilleure que l’autre au point de vue historique et toutes sont également suffisantes quant à la doctrine. Je laisse tout à fait de côté l’importance historique et je ne rapproche les textes que conformément au sens de la doctrine. Une pareille concordance des évangiles a cet avantage que la vraie doctrine se présente comme un cercle dont toutes les parties définissent également leur importance, et pour l’étude duquel il importe peu de commencer par l’un ou l’autre passage. En étudiant de cette façon les Évangiles, dans lesquels les événements historiques de la vie du Christ sont si étroitement liés à la doctrine, l’ordre historique m’indifférait complètement et il m’était totalement égal