Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/355

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toutes ces difficultés disparaissent quand nous retrouverons ces textes dans un autre entourage.

Et voici ce que dit Théophilacte[1] :

Le Seigneur ne détruit pas la loi de Moïse mais la corrige et défend à un mari de haïr sa femme sans raison. S’il l’abandonne pour une raison sérieuse, c’est-à-dire pour adultère, il n’est pas blâmable. Mais si ce n’est pour adultère il doit être soumis au tribunal, car en agissant ainsi, il la pousse à la débauche. Et celui qui la prend devient également débauché, car si personne ne la prenait, elle retournerait peut-être à son ancien mari

Il résulte des interprétations de l’Église et de Reuss que Jésus, d’après Reuss, donne un exemple de la manière de remplir la loi de Moïse, et, d’après Théophilacte, il corrige la loi, c’est-à-dire définit ce qui doit s’appeler adultère. En réalité Jésus ne définit rien du tout, mais, comme dans la première règle sur la colère, où il montre que les enfants du royaume de Dieu ne doivent pas s’abandonner à la colère, maintenant il montre pourquoi les enfants du royaume de Dieu ne doivent pas commettre l’adultère.

Il dit : Si l’homme convoite une femme, il perd son âme ; s’il répudie sa femme, il incite au vice la femme et l’homme. Jésus montre le désavantage que le vice porte en soi, mais il ne définit pas ce qu’on peut et ce qu’on ne peut pas, ce qu’il faut

  1. Interprétation des Évangiles, par l’archevêque Mikhaïl, p. 87.