Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/378

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maîtres de la vengeance et de la colère qui ne peuvent enseigner que la vengeance et la colère.

5) Ce verset, chez Luc, suit le verset sur le tribunal et la condamnation, et, évidemment, se rapporte aux juges. Les tribunaux ne peuvent pas être bons s’ils sont cause de peines de mort.

6) Ce verset ne se trouve que chez Matthieu ; il vient immédiatement après le verset sur la poutre dans l’œil. L’Église et Reuss donnent à ce verset une signification indépendante.

Voici l’interprétation de l’Église[1] :

Ne donnez pas les choses sacrées aux chiens, etc. De nouveau la parole figurée. Les choses sacrées aux chiens : comme si quelqu’un voulait jeter aux chiens les choses sanctifiées destinées à être offertes à Dieu. Les choses sacrées signifient ici tout ce qui se rapporte à la religion chrétienne : toute la vérité évangélique, les commandements, les préceptes, la doctrine ainsi que les objets du culte.

La perle. Un objet précieux d’ornement. Ici, l’image des grands biens moraux signifie aussi les grands objets de la foi chrétienne ou de la vérité évangélique.

Les chiens et les porcs. Ces animaux impurs signifient les hommes dépravés moralement et incapables de recevoir les vérités évangéliques, à qui tout ce qui est sacré et moral est étranger et même repoussant, dont ils ne peuvent pas comprendre le prix.

Piétinent. Les porcs, qui ne peuvent comprendre la grande valeur de la perle, la piétinent ; de même les gens dépravés moralement ne comprennent pas la grande valeur des vérités évangéliques, les mélangent

  1. Les Interprétations des Évangiles, par l’archevêque Mikhaïl, pp. 120, 121.