Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/81

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ces descriptions, surtout chez Luc, qui rappelle plus les légendes apocryphes, frappe par sa dissonnance avec d’autres passages des mêmes livres. On ne peut se représenter l’homme qui, ayant parfaitement compris la doctrine exposée dans l’introduction de Jean, accepterait les légendes sur la naissance. L’un exclut l’autre. Pour celui qui a compris l’importance du fils de Dieu, comme fils de l’entendement, ainsi qu’il est expliqué dans l’introduction, pour celui-ci, les récits sur les événements qui précédèrent la naissance de Jean et celle de Jésus-Christ et sur la naissance elle-même et sur les circonstances postérieures, ne peuvent être compris, et, principalement sont inutiles. Celui qui attribue un sens et une importance à la naissance miraculeuse de Jésus, né de la Vierge et du Saint-Esprit comme époux, évidemment n’a pas compris la signification du fils de l’entendement. Tout ce passage ne tend qu’à justifier la naissance honteuse de Jésus-Christ. On dit que Jésus-Christ était l’entendement, que lui seul a montré Dieu, et ce même Jésus-Christ est né d’une fille, dans les conditions qui sont jugées les plus honteuses.

Tous ces chapitres tendent à justifier le point de vue humain de cette naissance honteuse. La naissance honteuse, et l’ignorance dans laquelle est Jésus au sujet de son véritable père, c’est l’unique point de quelque importance pour l’exposé ultérieur de la doctrine de Jésus-Christ.