Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/109

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eu peur de toi, et à cause de cela j’ai caché mon talent ; le voici intact. Reprends-le. Et d’autres, qui avaient reçu cinq talents, dix talents, et ne les avaient pas employés, vinrent dire la même chose au roi. Alors il leur dit : Hommes stupides, vous dites que c’est par crainte de moi que vous avez caché vos talents dans la terre et ne les avez pas fait fructifier. Puisque vous savez que je suis sévère et prends ce que je n’ai pas donné, alors pourquoi n’avez-vous pas essayé de faire ce que je vous ai ordonné. Si vous aviez travaillé avec les talents que je vous avais remis, ils se seraient multipliés et vous auriez exécuté ma volonté. Et peut-être vous aurais-je fait grâce et ne vous trouveriez-vous pas dans une aussi mauvaise situation ; car maintenant, malgré cela, vous n’êtes pas hors de mon pouvoir.

Le maître prit les talents de ceux qui n’avaient pas travaillé et ordonna de les donner à ceux qui avaient gagné le plus.

Mais à cela les serviteurs objectèrent : Maître, ceux-ci ont déjà beaucoup. Le roi dit : Donnez à ceux qui ont gagné, car celui qui garde ce qu’il a aura encore davantage, tandis qu’à celui qui ne le garde pas on ôtera jusqu’à la dernière chose. Quant à ces ouvriers stupides et paresseux, jetez-les dehors ainsi que ceux qui m’ont fait dire qu’ils ne veulent pas être en mon pouvoir.

Le roi c’est le commencement de la vie — l’esprit.