Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/108

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dix ; d’autres, avec deux talents, en gagnèrent deux ; d’autres, avec un talent, en gagnèrent cinq, d’autres, avec un talent, en gagnèrent un. D’autres enfin ne travaillèrent point avec l’argent du roi ; ils l’enfouirent dans la terre ; et d’autres encore non seulement ne travaillèrent pas avec le bien du maître, mais ils ne voulurent point se montrer à lui, disant qu’ils ne voulaient pas être sous sa domination.

Enfin le roi retourna dans son royaume et demanda compte à ses sujets de ce qu’ils avaient fait avec le bien confié à eux.

L’un, qui avait reçu cinq talents, dit : Avec les cinq talents j’en ai gagné cinq autres. Un autre, qui avait reçu un talent, dit : Avec un talent j’en ai gagné dix. Celui qui avait reçu deux talents en rapporta deux autres ; un autre, qui avait reçu un talent, en avait gagné cinq ; et un autre, qui avait reçu un talent, en rapportait encore un.

Le maître les loua tous et les récompensa tous également. Il leur dit : Je vois que vous êtes de bons et fidèles serviteurs ; vous avez fait prospérer mon bien, désormais vous partagerez avec moi la possession de mes biens.

Vinrent ensuite les ouvriers qui n’avaient pas travaillé avec le bien du maître. L’un d’eux dit : Maître, avant ton départ tu m’as donné un talent. Je sais que tu es un homme sévère et que tu veux nous prendre ce que tu ne nous as pas donné. J’ai