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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/164

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l’Évangile, est considérée comme un bien. « Mais on ne peut pas nier que d’après le texte tel que nous l’avons, l’unique vertu de Lazare a été d’être pauvre autant qu’on peut l’être. » Et que « on est amené à penser qu’au gré de Jésus la pauvreté, par elle-même est un avantage et la richesse un désavantage ». C’est vraiment amusant.

Toute la doctrine de Jésus est en ceci : qu’en réalité l’homme ne peut exprimer sa foi dans la doctrine qu’en renonçant à la propriété. Toute la doctrine est en cela et les interprètes trouvent avec étonnement qu’il considérait la richesse comme un mal et la pauvreté comme un bien. Le sens théorique de la parabole est celui-ci : la durée de la vie est donnée pour élever le fils de l’homme, pour sacrifier la vie charnelle en échange de la vraie vie. La mort viendra et l’homme sera privé de cette possibilité. Christ sous une forme rude, ironique, exprime d’une part cette pensée qu’une fois la vie terminée, quand viendra la mort, tout ce qui touche à la vie sera inutile, et, d’autre part, qu’on ne peut retourner cette impossibilité de la vie. Il ajoute qu’il ne faut chercher nulle part des preuves de l’insuffisance de cette seule vie terrestre, qu’il est clair pour chacun que les morts ne peuvent venir raconter ce qu’il leur est arrivé une fois morts, comme le fait le riche.

Le sens pratique de la parabole est le même, mais on dit ce qu’il faut précisément faire pour