Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/188

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passion de la doctrine du Christ et, tout d’un coup, du haut d’un principe quelconque, qu’il n’a pas exprimé, il condamne la doctrine du Christ. Mais celui qui dit quelque chose sait quelque chose, et lui, que sait-il ? On cherche en vain la réponse. La critique et la science. Mais qu’est-ce cela : La critique et la science ? La science, l’histoire, la critique historique, pour employer le ton élevé, sont des aspects de la science générale, humaine, qui toujours augmente et enrichit l’humanité. La branche dont nous nous occupons c’est l’histoire de la vie de l’humanité, de la formation et du développement du peuple, de l’État, de la société, de l’instruction. La section que nous étudions a pour objet l’histoire du développement des religions. Le cas particulier qui nous intéresse, c’est le développement du christianisme.

C’est bon. La première question : La science humaine est-elle une ou plusieurs ? La science indoue ou chinoise n’est pas entrée, il me semble, dans notre science, et elle nie la nôtre. On me répondra : la nôtre embrasse ou embrassera tout parce qu’elle est libre et ne cherche que la lumière. Les Chinois disent autre chose. J’y consens.

La deuxième question : La vie de l’humanité n’est-elle pas un champ trop vaste pour la science ? Pour décrire la vie d’un seul homme, le travail de mille hommes ne suffit pas. Comment donc décrire la vie de toute l’humanité ? On me répond : Il y a