Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/379

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que Jésus appelle la foi. L’Église n’y voit rien, sauf la possibilité de faire des miracles.

Augmente-nous la foi. Applique la foi, augmente la foi. L’exigence du Seigneur, de pardonner au prochain ses crimes s’il se repent, paraît aux apôtres si difficile à satisfaire, qu’ils sentent le besoin de multiplier leur foi, et ils le demandent au Seigneur. Le pardon du prochain, c’est le triomphe suprême de l’amour, la plus grande victoire sur l’égoïsme, et tel triomphe, telle victoire ne peuvent être que les fruits d’une foi très grande.

Si vous aviez, etc. Le Seigneur ne nie point, par cela, la présence de la foi dans l’âme de ses disciples, mais il montre que leur foi est loin du degré qu’elle doit atteindre et, qu’en effet, elle a atteint.

Ce figuier. Le Seigneur désigne probablement un figuier qui se trouvait à côté d’eux.

Il vous obéirait. L’arbre est représenté comme animé et comprenant. Il obéirait à l’ordre des apôtres, s’ils atteignaient à ce degré de la foi qui est nécessaire pour cela.

Qui de vous, etc. Le lien de cette parabole avec les paroles du Seigneur qui précèdent est le suivant : Quand votre foi aura crû dans votre âme, elle accomplira de grands miracles. Mais observez-vous, prenez garde à ne pas être orgueilleux de vos propres mérites, pour ne pas perdre les fruits d’une telle foi[1].

Et voici ce que dit Reuss (Nouveau Testament, première partie, p. 507) :

Dans le troisième fragment, la réponse ne va pas bien à la question. Il serait possible que Luc, ne connaissant pas l’occasion dans laquelle Jésus avait fait sa déclaration assez paradoxale, ait supposé de son chef,

  1. L’évangile de Luc, pp. 488, 489.